mercredi 10 février 2010

La faim dans le monde n'est pas une fatalité.

Dans les 50 dernières années, la technologie moderne est parvenue à tripler la production céréalière mondiale et malgré cela plus d'1 milliard de personnes souffrent de la faim, 30 millions en meurent chaque année.


L'explosion démographique a surpeuplé la planète avec 6 milliards de personnes et une augmentation annuelle de 95 millions, alors que la surface cultivable est en train de se réduire avec la progression du désert.

Notre terre fournit des aliments pour nourrir tous les hommes de la planète, mais les récoltes sont mal réparties entre les régions.
Pour vivre normalement chacun a besoin de 2350 calories par jour, et la terre en produit 2720 par jour, et par habitant.
Mais actuellement, 3600 calories sont avalées quotidiennement par un américain, 67% de plus qu'un africain.
La production alimentaire mondiale moyenne par habitant ne cesse d'augmenter (356 kilos de céréales par personne et par an, ce qui théoriquement suffit à nourrir la population mondiale actuelle.

Et pourtant :

854 millions de personnes dans le monde ne mangent pas à leur faim
30 millions en meurent chaque année (1 chaque seconde).

Et demain?

Lorsque la population mondiale s'accroît d'un milliard de personnes il faut, produire 330 millions de tonnes de céréales en plus. (Et ce milliard supplémentaire de population sera atteint en 2012 ou 2013.)
Et pour 2025, on prévoit une population mondiale de 8 milliards, ce qui veut dire que nous devons être capables de produire d’ici là, 660 millions de tonnes de céréales supplémentaires.(c’est la production totale actuelle de l’Europe et des États-Unis)
Comme on peut l’imaginer réduire la pauvreté et supprimer la faim dans le monde sont les grands défis du 21eme siècle, d’autant plus qu’actuellement on cultive les terres pour fabriquer des agrodiesels

Repenser l’Agriculture .

Au coeur du débat, l’agriculture, celle que l'homme pratique depuis 10.000 ans pour se nourrir et pour commercer.



Dans les années 50, comme garantie de la sécurité alimentaire et combat contre la faim dans le monde, la Banque mondiale lance le concept de "révolution verte"
Ce concept se base sur la mécanisation massive et l'utilisation de grandes quantité d'engrais chimiques, de pesticides et d’herbicides .

Cette révolution verte a eu pour conséquence positive un accroissement spectaculaire de la production agricole, grâce à la mise au point de nouvelles variétés à haut rendement, aux engrais, aux pesticides.
Le libre marché, la mondialisation et les lois implacables de la concurrence ont entraîné les producteurs dans une course à la baisse des coûts de vente. On recherche la rentabilité maximale.

Mais les conséquences sont terribles:

  • Risques sanitaires chaque jour plus nombreux.
  • Exploitation de la main d'œuvre et problèmes d'immigration.
  • Conditions d'élevage bien souvent scandaleuses.
  • Problèmes multiples sur notre environnement
Bilan

L'agriculture intensive est aujourd'hui fortement remise en question et ce n'est pas sans raison.
  • L’utilisation massive de produits chimiques, des technologies génétiques (OGM), des grandes monocultures, entraîne la dégradation et l’appauvrissement des sols
  • La mondialisation aggrave l’appauvrissement de pays déjà en difficulté,
  • Derrière cette agriculture intensive se cachent des enjeux économiques énormes, et le marché mondial est contrôlé par les grandes industries de l'agrochimie.
  • La grande majorité des agriculteurs sont devenus dépendants de l'industrie agroalimentaire
De nos jours, la nécessité d'une "révolution doublement verte" apparaît donc.
Il faut poursuivre bien sûr les efforts de production, mais mieux gérer les ressources naturelles

La faim dans le monde, une bombe à retardement.

Lorsqu'on évoque les causes de la faim dans le monde, on mentionne à juste titre l'existence de zones climatiques difficiles, les catastrophes naturelles ou encore les guerres et conflits qui détruisent les stocks et empêchent le paysans de travailler. D'autres n'hésitent pas de parler de surpopulation.
Mais le problème majeur se situe aussi et surtout dans le commerce international, et l'on parle alors de crise alimentaire, la plus grave de ces 40 dernières années selon la F.A.O, département de l'O.N.U dédié à l'agriculture et à l'alimentation.


Pourquoi une crise alimentaire aujourd'hui ?

Avec la forte hausse depuis plusieurs mois du coût des matières premières agricoles et leur répercussion sur le prix des denrées, les experts mondiaux avaient certes prévu des tensions, mais pas si dramatiques et pas si rapidement.
La faute à qui, la faute à quoi ? Plusieurs facteurs, se conjuguant parfois, expliquent l'explosion des tarifs des denrées de base.

  • D'abord il y a la hausse à grande vitesse du niveau de vie et de la démographie des pays émergents comme la Chine, l'Inde, le Brésil où la consommation monte en flèche. Les habitants qui, récemment encore, se contentaient de peu, veulent maintenant de la viande et des produits laitiers. Conséquence : afin de nourrir le bétail, la demande de céréales augmente dans des proportions si gigantesques, que l'offre traditionnelle est loin de pouvoir la satisfaire. Et rappelons que pour produire un kilo de viande, il faut 7 kilos de céréales.
  • Autre explication à la situation actuelle : le dérèglement climatique. Le réchauffement de la planète provoque sécheresse et tempêtes qui pèsent sur les récoltes. Or, selon les experts climatiques, ces phénomènes vont devenir de plus en plus fréquents, longs et sévères. Quant à la menace de désertification, elle ne pèse pas seulement sur l'Afrique mais aussi sur l'Europe. Un tiers de l'Espagne est déjà en voie de désertification.
  • Enfin, parmi les explications évoquées, il y a aussi le fait que le riz ou le blé ne sont plus seulement des produits agricoles mais des produits financiers tout court. Les prix sont fixés au niveau mondial, ce qui prive les plus démunis de nourriture
  • Et puis, il y a les agrocarburants, séduisante alternative au pétrole pollueur, qui détournent du marché alimentaire des hectares de terre cultivable. 100 millions de tonnes de céréales sont utilisées chaque année pour fabriquer de l'éthanol ou du biodiesel.Une tendance qui explique, pour une bonne part, l'offre faible de produits alimentaires, la forte demande des mêmes produits et donc, la hausse des prix.
 Voir montage ppt sur les agrodiesels.

Pour mieux comprendre.

Et si le fleau de la faim était évitable?
Et si on connaissait les solutions, mais ne voulions pas réellement les appliquer?

2 articles parus sur le journal Libération lors du sommet de Rome en novembre 2009 que je livre à votre réflexion.

«Contre la faim dans le monde, on connaît les solutions»

Interview Recueilli par PHILIPPE BROCHEN
Ambroise Mazal est chargé de mission sur la souveraineté alimentaire au CCFD-Terre solidaire. Il participe au sommet de la FAO (Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture), qui se déroule à Rome depuis hier lundi

La faim est-elle une fatalité?
Non. Une nouvelle fois, on connaît les solutions. C'est «juste» un scandale politique, parce qu'on ne veut pas les mettre en oeuvre.
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«Combattre la faim, une responsabilité commune»

Par OLIVIER DE SCHUTTER rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, JACQUES DIOUF directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)

"Car ce qui fait du fléau de la faim un scandale, c’est qu’elle est évitable. Certes le changement climatique représente un défi majeur à la sécurité alimentaire mondiale à l’avenir et, à l’heure actuelle déjà, des pluies de moins en moins prévisibles, la multiplication des sécheresses et des inondations ont des impacts sur les populations vulnérables. Mais le défi qui consiste à produire suffisamment pour nourrir la planète est un défi que nous parvenons à relever : les récoltes de cette année, par exemple, sont seulement légèrement inférieures à celles de 2008, lorsqu’un montant record de 2 287 millions de tonnes de céréales avaient été produites. Cependant, il faut en même temps accepter de revoir des modes de production et de consommation parfois non soutenables qui menacent d’épuisement rapide nos ressources naturelles."
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Peut-on rester les bras croisés devant un tel problème?




Non, chacun d’entre nous peut et doit agir.



Comment?
  • Nous devons prendre conscience et nous l’avons vu devenir consomacteurs. Il est évident que nous devons commencer par là. Comme consommateur, nous avons le pouvoir de faire des choix qui ont le moins de conséquences indésirables possibles á la fois sur notre santé mais aussi sur notre empreinte écologique. Et on ne prend pas toujours le temps de se demander où et comment ont été produits les aliments que l'on consomme. Les engrais, les pesticides et la transformation génétique, pour ne parler que de ces problématiques, peuvent avoir des impacts néfastes sur notre santé et notre environnement et ceux de leurs producteurs.Nous sommes ce que nous mangeons.
  • Mais il nous faut aussi pratiquer efficacement la solidarité internationale, une solidarité internationale qui présente 2 volets complémentaires. L’aide au développement et les aides d’urgence
Aide au développement:

Son objectif final est de préparer un pays à se débrouiller tout seul.
Certes les pays riches aident financièrement les pays les plus défavorisés, mais ce soutien reste très limité.
Taxer lourdement tout produit d'importation et subventionner fortement nos agriculteurs afin qu'ils restent compétitifs peut se comprendre, mais ne constitue pas vraiment une aide au développement.

Aides d’urgence:

L'action humanitaire n'a pas pour ambition de changer une société, mais d'aider ses membres à traverser une crise difficile dans le but de soulager les souffrances des population le plus rapidement possible, et d'alerter l'opinion publique mondiale sur les détresses lointaines.
Cette vocation humanitaire dans l'urgence est généralement le fait des ONG qui obtiennent leurs ressources financières de dons privés surtout.
Nous devons tous nous mobiliser car dans de nombreux pays il y a urgence (38 des 53 pays africains doivent importer de la nourriture pour combler leur déficit alimentaire structurel. et devant la flambée des prix ils ne pourront plus acheter le nécessaire).


Comment nous mobiliser ?

Pour sa 13ème année consécutive, Action contre la Faim organise la Course contre la Faim.
Il s’agit avant tout d’un grand rendez-vous pédagogique, citoyen et solidaire qui permet à des centaines de milliers de jeunes de se mobiliser pour collecter des fonds au profit de l’association
Nous, élèves du Lycée français de Bilbao avons décidé de nous mobiliser et agir par la participation à la course contre la faim qui se déroulera le 5 mai 2010.

Le principe est simple :

  • Chaque élève participant se fait sponsoriser chaque kilomètre qu’il parcourt par des membres de son entourage (parents, amis, voisins, commerçants…) qui décident eux-mêmes de la somme attribuée par kilomètre (1, 2, 3… euros).
  • Le jour de la course, l’élève fait de son mieux ! La distance maximale qu’il peut parcourir est de 10 kilomètres.
Déjà à 2 reprises nous avons participé à cette course, ce qui nous a permis de collecter respectivement 9000 et 13.000 euros qui ont été envoyés au Burundi.
Après une année sans course, pour de purs problèmes d’organisation, notre participation à la 13eme édition semble être en bonne voie ce dont nous ne pouvons que nous réjouir. Les fonds récoltés seront destinés cette année au Tchad.
Nous devons prouver qu’ensemble, on peut faire beaucoup.

Rappelons la date: le 5 mai

  • Mobilisez vos professeurs principaux pour confectionner des chemisettes personnalisées ou autre chose
  • Mobilisez vos parents pour qu’ils viennent nous voir, nous encourager et nous aider
Voir notre blog sur la course.

Pour la réalisation de ce dossier, des travaux élèves (2007/2010) ont été rassemblés. Impossible malheureusement de détailler la bibliographie de leurs multiples recherches mais de mémoire, le site de Terre sacrée a permis de bien répartir le travail et construire ce dossier.

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